Avis d’obsèques : Michel Embareck (L’Archipel, 299 p, 18,95 €)

Publié le par Patrick Foulhoux

Avis-d-obseques-couverture.jpegNouvelle aventure mettant en pages le privé aux méthodes expéditives, Victor Boudreaux, qu’on retrouve après La mort fait mal (réédité en poche à l’instant) et Le rosaire de la douleur, les deux parus en Série Noire. Boudreaux, double mètre, le quintal, le genre de type qu’on écoute quand il dit certaines choses.

L’action se déroule dans une ville imaginaire de l’ouest de la France, Saproville-sur-Mer. L’étymologie du mot grec “sapros” en dit long sur le mauvais esprit de l’auteur.

Le patron du groupe de presse France-Océan détenant le quotidien régional du même nom a été assassiné. La cavalerie est sur le coup, la maison poulaga est en branle, la chasse est tirée, non, merde, encore loupé, la chasse est ouverte.

On découvre la face cachée de la bourgeoisie provinciale, ses petites affaires, son entregent, ses liaisons dangereuses, ses réseaux, ses délits d’initiés.

L’auteur fût chroniqueur judiciaire, il est rompu aux pratiques et aux facéties de la justice et de la police. Il en connaît toutes les roublardises. Il a le souci du détail, ça se voit, mieux, ça se lit. Au passage, il en profite pour mettre une petite tape sur le cul de la littérature noire actuelle en lui reprochant son exhibitionnisme de façade pour dissimuler son inconsistance.

Avis d’obsèques ou comment remuer la merde après l’assassinat d’un magnat de la presse en revenant sur un passé familial troublant. Une histoire palpitante levant le voile sur les mœurs des notables qui ont fait main basse sur les territoires depuis des générations avec des méthodes peu orthodoxes et la complicité des politiques par intérêts mutuels.

Avec une gouaille plus fleurie que le Père-Lachaise à la Toussaint, Michel Embareck offre un roman épicé comme un gumbo néo-orléanais et fort en tanin comme un tassou qu’a survécu aux bouillies bordelaises.

Le visuel de la couverture du livre évoque la pochette de Mule Variations de Tom Waits pour les plus tordus d’entre vous. Pour faire aussi le lien avec la Nouvelle-Orléans où Victor Boudreaux passe la moitié de sa vie.

 

Epoustouflant !

 

Avis d’obsèques croule à juste titre sous les éloges et les faire-part :

 

Roman noir à l’intrigue palpitante et au menu dense” Dashiell Hammet.

“Un loup dans la bergerie littéraire” Tex Avery cow-girl.

“Un bernard-l’hermite dans un panier de crabes” James Lee Burke.

“Il m’en laissera pas une goutte !” Charles Bukowski.

“C’est curieux chez Embareck, ce besoin de faire des phrases” Michel Audiard

“Un artison dans le fromage de têtes de la maison polardière” Ma boulangère.

 

(Sortie mercredi 28 août)

 

 

 


 

 

Publié dans littérature

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