Third Coast Kings : Third Coast Kings (Record Kicks)

Publié le par Patrick Foulhoux

tck_cover.jpgLe deep funk est une seconde nature chez le label lombard. Vous connaissez le proverbe ? Qui dit Record Kicks dit deep soul (avec des variantes selon l’accent : Did hip soul ou Dee deep soul). On est toujours à l’abri d’une mauvaise surprise avec cette auberge à la tenue irréprochable. On peut y aller en toute confiance combien même ne connaîtrions-nous pas sa nouvelle groovy buttshaking-machine.

The Third Coast Kings propose sa première escalope milanaise au goût blaxploitation.

Detroit possède une tradition soul inestimable avec la Motown. S’installer sur ce créneau artistique pour un autochtone implique une lourde responsabilité. Ça nécessite d’être plus compétent que la moyenne nationale dans la même discipline, qu’importe la provenance (hormis Memphis qui, comme Detroit, oblige rigueur et dignité rapport à la Stax). Je serai donc impitoyable avec The Third Coast Kings. Il en va de l’honneur d’un héritage, d’un temple sacré. Mais, si je vous en parle, hein…

Préparez vos miches, amidonnez vos cols pelle à tarte, cirez vos bottines, repassez votre jupe plissée, affichez gourmettes, ajustez bagouzes, paradez, rutilez, roulez, enroulez ! “Je suis Noir et je suis fier” disait aussi James Brown. On y revient en faisant d’abord un crochet par Nino Ferrer pour s’imprégner du personnage. On est là, avec The Third Coast Kings, dans la pure tradition funky blaxploitation, tout en éclats, en couleurs, en cuivres, incitant aux excès et faisant des allusions appuyées aux plaisirs de la chair, de la bonne chère. Un album essentiellement instrumental qui replonge l’auditeur dans les quartiers noirs américains du début des années 70. On hume la rue et ceux qui l’animent, des moins fréquentables aux plus romanesques. A l’écoute de ce disque, des millions d’images s’entrechoquent, toutes ramenant au fameux rêve de Martin Luther King par le prisme du cinéma, de la littérature et de la musique. Car, au-delà de son côté positif, le disque ouvre l’esprit à de nouveaux horizons et aux utopies. Third Coast Kings ne bouleverse pas l’ordre du monde, mais il le rend tellement plus doux à vivre, soul sweet soul.

 

AAA

Publié dans Musique

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