Cafe Flesh : Lions Will No Longer Be Kings (Head Records)

Publié le par patrickfoulhoux

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Arghhhhhhhhhhh ! Pour son quatrième album, Cafe Flesh assène un sacré coup de Jarnac et fige l’auditeur dans la posture dite du Cri d’Edvard Munch affublé d’une panoplie Aïe Scream de Wes Craven revue et modifiée par Tobe Hooper ! Terrifiant ! Cafe Flesh, c’est l’école Captain Beefheart, tendance punk, obédience barjot, genre Cows et autres saloperies consanguines. Rajouter à ça quelques vicieuses déviances 70’s taillées au format Nirvana - Cosmic Psychos, vous comprendrez qu’il est plus prudent de ne pas franchir le périmètre de sécurité délimité par votre propre seuil de tolérance. On en était là jusqu’à ce Lions Will No Longer Be Kings (Head Records). Le bestiau entre dans l’enclos. On s’assure de la solidité des barrières, pas persuadé qu'il ne faille pas les rehausser de fils barbelés électrifiés. C’est parti pour un rodéo. Tiendra-t-on en selle durant les 42 minutes du programme ? On retrouve le Cafe Flesh connu, le Charles Perrault du blues post-atomique avec, cette fois, une ambition de grand garçon en lieu et place de l’enthousiasme débordant pas toujours contenu pour remonter à la source, à Captain Beefheart. Ce saxo qui lacère les mélodies a quelque chose d’inquiétant, tel un hurlement de loup-garou dans une porcherie. Voire déconcertant quand il se prend pour Masto chez Lucrate Milk ou Bérurier Noir. Cafe Flesh s’aventure en haute-mer avec bonheur au point d’adopter une vitesse de croisière surprenante. On ne l’attendait pas aussi névrosé que le génialissime et totalement ignoré trio toulousain de My Own Private Alaska ou les cinglés Piranhas de Detroit, adeptes du Phare Ouest des dérangés du bocal, du Phénix des hôtes de ces bois, Tom Waits. Rajoutons à cela une pincée involontaire de Leatherface (le groupe, pas le film ; encore que, pour le côté freak…) probablement due à une exposition prolongée à Hüsker Dü. On dira de ce nouvel album qu’il est l’alpha et l’oméga d’un rock racé, dérangé, dépravé, déboulonné, déguenillé, déglingué, déconnecté et tellement délicieux ! En effet, ce ne sont plus les lions qui règnent, mais les chacals et dans cette basse-cour, Cafe Flesh fait office de Grand Chambellan. Cafe Flesh est beau, Cafe Flesh est grand, Cafe Flesh lave plus blanc, Cafe Flesh, c’est maintenant !

 

AA+

Publié dans Musique

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