Tom Waits : Bad As Me (Anti-)

Publié le par patrickfoulhoux

 

 

Tom-Waits-pochette-.jpgTrois-cent-soixante-treizième album (à cinquante près) pour Tom Waits en quarante ans de carrière. On n’a plus rien à attendre de neuf du  Californien et c’est là tout son génie, il surprend quand même à chaque fois. Bad As Me pourrait aussi se lire “Bad ass me” par un esprit tordu, ce qui correspondrait bien à l’image de phénomène de foire qu’il renvoie. La pochette est à dominante bleue ciel ; oublié un temps le sombre, le sépia, le noir ou le rouge. Et en plus, Waits offre un large sourire plein cadre bien qu’un peu flou. Sur “Talking At The Same”, il propose une voix claire. La vache, mais que lui arrive-t-il ? On n’a pas l’impression de suivre un corbillard cette fois, mais plutôt de faire un tour au parc d’attractions de la Nouvelle-Orléans. D’autant que… Mais asseyez-vous avant de finir à la rubrique des chiens écrasés “Un lecteur de Dig It tombe à la renverse et se fracasse le crane sur un tesson de bouteille à la lecture de la chronique du dernier album de Tom Waits”. Tom Waits se prend pour Elvis le temps d’une “Get Lost”. C’est Jon Spencer qui a du mouron à se faire avec Heavy Trash si Waits s’y met à son tour. Ça ne dure qu’un titre. Tom Waits s’est entouré de célébrités. Keith Richards est venu mettre quelques coups de médiator sur deux titres. Marc Ribot est le titulaire du poste guitare depuis deux albums. Les Claypool de Primus fait aussi un passage furtif après avoir été le bassiste titulaire de Real Gone (Anti-, 2004). Flea des Red Hot Chili Peppers vient tenir la basse sur un titre. Charlie Musselwhite, le célèbre harmoniciste blues, est aussi de la partie. Est-ce l’apport de tous ces invités qui a permis à Tom Waits et madame — derrière l’enseigne Tom Waits, il y a lui, l’auteur-compositeur-interprète, et sa femme Kathleen Brennan — de donner de l’air et de la “légèreté” à cet album en comparaison à sa production habituelle ? Sûrement pas, Mr et Mme préparent le repas avant l’arrivée des convives généralement, ils ne leur demandent pas d’éplucher les patates, ni de faire la vaisselle, ils ont du savoir-vivre. Mais quand même, au détour de “Last Leaf”, on surprend Tom Waits dans un costume taillé pour Bruce Springsteen. Le mimétisme est frappant. Waits ajuste sa voix l’air de dire qu’il est capable d’aller sur tous les terrains, faut pas venir le gratter l’Elephant Man du blues nom de dieu ! J’en connais, mais je ne les dénoncerai pas, qui sont contents que sur ce disque, Waits ait oublié un temps ses allures de romanichel en laissant un peu de côté les cuivres et le blues du Danube. Dans la version vinyle, le livret est très réussi. Y’en aurait encore à raconter sur Bad As Me, autant vous laisser le déguster. Très bon millésime.

http://www.anti.com

Publié dans Musique

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