Attentat Sonore : Opération : infiltration (Guerilla Vinyl, Mass Prod, Zone Onze, Abracadaboum, Konstroy, 2011)

Publié le par Patrick Foulhoux

J’adhère auAttentat-sonore---pochette.pngx thèses couramment défendues dans le milieu street-punk tant qu’il conserve des valeurs sociales et humanistes et qu’il reste dans les limites du raisonnable. L’anarchisme aux thèses identiques à celles des néo-libéraux républicains, ça m’insupporte.

Pour l’aspect musical, je n’ai jamais totalement mordu au truc. A chaque règle, ses exceptions. Parmi elles, il y a les Limougeauds d’Attentat Sonore.

Vieux groupe que je connaissais de nom pour l’avoir croisé au fil du temps. J’ai accroché avec Raf, le guitariste qui se trouve être aussi disquaire associatif, Undersounds à Limoges. Un activiste social, convaincu que ce n’est pas en se morfondant sur la société qu’on en changera ses fondements, mais plutôt en prenant des initiatives pour permettre l’évolution des mentalités. On laisse les grandes théories aux penseurs médiatiques éclairés et on agit autour de soi. Un travail de fourmi peut-être, mais un travail de fond avant tout. Raf m’a filé leur dernière production Opération : infiltration qui tire à boulets rouges sur le consensus et les révolutionnaires de pacotille avec une machine à concasser et à casser les cons. Le quintette aux deux chanteurs (Mumu et Tolbi) joue des mélodies rock’n’roll ventre à terre avec le mors aux dents. Tellement vite que les textes sont parfois noyés malgré la concision. Avec “From Chaos To Anarchy”, le groupe revient sur le sujet évoqué en amont, expliquant qu’anarchie n’est pas synonyme de destruction. Ceux qui en sont encore là et qui manquent de savoir-vivre ont besoin d’un peu de pédagogie, ce à quoi se livre le groupe sans donner de leçon ni tomber dans le moralisme à deux balles même si on aimerait que les idées soient un peu plus développées parfois. Mais avec des chansons d’une durée de 1’45” de moyenne… La politique de l’uppercut est en vigueur chez A.S.

C’est marrant de voir que pour propager la bonne parole en bon militant qu’il est, Attentat Sonore commence par s’adresser à ses troupes pour les recadrer. Il reste de la place pour ensuite traiter de sujets plus généraux avec des entrées plus vastes même si parfois ça relève un peu du fantasme comme celle de l’image subliminale dans “25/s”. Si le procédé fut largement utilisé, on imagine que grâce à la technologie, il serait facilement détectable dorénavant. Maintenant, qu’il soit utilisé dans des cadres privés comme les films d’entreprise, ça…

Moins d’une demi-heure pour treize morceaux, ça ne lambine pas. La production a été confiée à Pierre Mestrinaro, alias Pit Samprass, le chanteur des Burning Heads. Ça s’entend dès les premières notes. Opération : infiltration est plaisant dans un style qui se veut agressif traditionnellement. Attentat Sonore démontre qu’un rouleau-compresseur peut marcher sur des œufs.

 

AB+

Publié dans Musique

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